hiver

Conditions hivernales / Les températures rigoureuses de ces derniers jours imposent d’être vigilants sur certains points particuliers, tels que l’accès à l’eau d’abreuvement ou la formation de verglas dans les couloirs, mais d’une manière générale, les vaches ont un métabolisme bien adapté aux rigueurs de l’hiver. 

Les conditions hivernales qui règnent actuellement sur la région ne posent pas de problèmes particuliers en terme de conduite des troupeaux. « Ce sont plutôt les éleveurs qui doivent faire attention, note Honorine Adam, de Haute-Saône Conseil élevage : les vaches sont mieux équipées pour faire face au froid qu’aux températures élevées. » D’autant plus que l’arrivée des grands froids n’a pas été vraiment brutale, et que les animaux ont eu le temps de s’acclimater progressivement. On considère qu’avec son poil d’hiver, en l’absence de vent, la limite inférieure de la plage de température appelée « zone thermoneutre » est de -8°C. Dans cette fourchette, les animaux n’ont pas besoin de dépenser d’énergie supplémentaire pour maintenir leur température corporelle. À la température la plus basse de cette fourchette, les processus métaboliques normaux fournissent suffisamment de chaleur pour maintenir la température corporelle. À l’intérieur de leur zone thermoneutre, les animaux peuvent modifier leur comportement, par exemple en cherchant à se protéger du vent et, à long terme, en développant un pelage épais, sans que cela ne modifie leurs besoins nutritionnels. Toutefois, en deçà de la limite inférieure de la zone thermoneutre, en deçà de la « température critique inférieure », l’animal subit un stress dû au froid. Pour combattre ce stress, il doit augmenter son rythme métabolique afin de produire davantage de chaleur corporelle. Ce faisant, il augmente ses besoins nutritionnels, particulièrement en énergie.

Surveiller l’abreuvement et l’ingestion
Restent néanmoins quelques précautions à observer pour passer le cap sans problème. En premier lieu, renforcer le paillage pour garder une litière sèche. Une robe propre et sèche est aussi un atout pour traverser l’hiver. Une robe mouillée a une moins grande valeur isolante, ce qui rend les vaches plus vulnérables au stress dû au froid. Une robe couverte de boue séchée a aussi un moins grand pouvoir isolant. Malgré le froid le bâtiment doit être ventilé pour éliminer la vapeur d’eau dégagée par les animaux et éviter les phénomènes de condensation. Il faut veiller à protéger les animaux contre le vent et les courants d’air… c’est à dire emmener de l’air sans créer de courants d’air. Maintenir une consommation d’eau importante : protéger les abreuvoirs du gel et assurer une température minimale de l’eau de boisson (au moins 15°c 17°c est l’idéal ). Vérifier les résistances des abreuvoirs chauffants. Installer un fil chauffant autour des arrivées d’eau des abreuvoirs, sans créer de courants parasites. Mettre un isolant dans les buses qui entourent les arrivées d’eau. En salle de traite, veillez à bien essuyer les trayons, les tremper avec des produits riches en glycérine, surveiller et soigner les crevasses, gerçures… Côté rationnement, quand le froid s’installe durablement, on peut éventuellement compenser la dépense d’énergie supplémentaire occasionnée par une augmentation de consommation de la ration (stimuler la consommation en proposant plusieurs repas, repousser les fourrages, ajouter de la mélasse…mais aussi augmenter de 3 à 5 % la ration des VL, supplémenter en énergie…). En effet, si les vaches ont accès à des aliments de plus grande qualité ou à une plus grande quantité d’aliments, elles maintiendront leur poids. Dans le cas contraire elles puiseront dans leurs réserves. Les vaches essaieront de compenser la dépense d’énergie et de combler leurs besoins énergétiques par une consommation accrue, dans la mesure où elles en auront la possibilité et où leur système digestif le leur permettra. Les éleveurs leur distribuent alors souvent des céréales, pour des raisons pratiques. Ce complément fait grimper les coûts de l’alimentation et augmente les coûts d’entretien des vaches, mais il permet en principe de maintenir le poids corporel des vaches. On considère en général que pour chaque degré Celsius en deçà de la température critique inférieure, il y aura une augmentation d’environ 2 % des besoins énergétiques. Il est possible de calculer le surplus d’aliments dont une vache aura besoin si elle est soumise à un stress dû au froid, mais on peut aussi, sans calcul, lui servir un surplus d’aliments de l’ordre de 20 % pour une température de -12°C.

Attention aux petits veaux !
Catégorie particulière, les veaux : « Les nouveaux-nés ont du mal à maintenir leur température corporelle, il existe des solutions efficaces, telles que les couvertures, les abris, les lampes infra-rouge… » poursuit la conseillère. La distribution du colostrum le plus rapidement possible est cruciale, compte-tenu de la densité énergétique élevée de cet aliment. Il faut protéger particulièrement le logement des veaux contre les retombées d’air froid et humide (proximité des salles de traite), et contre les ponts thermiques s’ils sont logés contre un mur exposé au froid. On peut augmenter la quantité de lait distribué aux veaux, à hauteur de l’équivalent d’un litre par repas en conservant la concentration, tout en veillant à une température de 28-42°C.

Couloirs, silos et matériels
Côté installations, le froid peut aussi occasionner des difficultés. Au silo, il peut être judicieux de protéger le haut du front d’attaque par des bottes carrées de paille qui joueront le rôle d’isolant. Au niveau des fosses et racleurs, on peut jouer sur la fréquence, en augmentant le nombre de passages de racleurs, et vider les vannes des fosses à lisier. Au niveau du robot ou de la salle de traite, installez des radiants gaz ou électrique pour une mise hors gel, et stockez tous les produits de nettoyage et d’hygiène à l’abri du gel. En fin de cycle de lavage de la machine à traire, pensez à vérifier la température de la solution de nettoyage en fin de lavage (elle doit être à plus de 40° pour être efficace). Il ne faut pas non plus négliger la santé et la sécurité des travailleurs : traitez les plaques de glace, travaillez au sec, mangez bien, buvez beaucoup (et sans alcool !) et protégez vos têtes, mains, pieds.

AC

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