IMG_8024

Autonomie protéique / L’ensilage de maïs présente le désavantage d’être très déséquilibré en termes de rapport énergie sur azote. Une des options pratiquée depuis 25 ans par le Gaec Marsolat à Raze : la culture associée de maïs et de soja.

Conscient du déficit de protéine végétale dans l’alimentation du cheptel français, le Gouvernement a mis en place l’an dernier un projet de développement important axé sur la production de protéagineux, de soja et de légumineuses fourragères. Mais de nombreuses initiatives locales avaient déjà germé autour de cette idée de l’autonomie protéique. C’est le cas des associations de culture maïs-soja, aussi appelé maya, que pratique par exemple le Gaec Marsolat à Raze, depuis 1985.

Pas déçu du rendement
Plus précisément, c’est un mélange de maïs, de sorgho et de soja que Jean-Pierre Marsolat a implanté cette année près de Vallerois lès Raze. Contrairement à ce qui se pratique à la chambre d’agriculture des Vosges ou en Rhône-Alpes, le choix a été fait de semer à la volée. Les densités sont d’environ 65 000 graines/ha pour le maïs, et d’un tiers de dose pour le sorgho comme pour le soja. « Nous ne sommes pas déçus du rendement », affirme l’agriculteur.
Certes, comme pour les cultures associées, chacune des espèces implantées pâtit un peu de la présence des autres : « Ce que le soja boit, le maïs ne le boira pas ! » Mais comme le confirment les essais menés par la chambre régionale d’agriculture de Rhône-Alpes en partenariat avec des associations de producteurs bio, les rendements ne sont pas significativement impactés : 14,6 t MS/ha pour le maïs seul, contre 12,8 (maïs) + 1,6 (soja) pour le maya. À noter que ces essais ont été menés sur des années aux étés relativement arrosés, donc en conditions hydriques normales. Le sorgho de son côté, moins acidogène que le maïs, vient aussi équilibrer le mélange.

Le désherbage à soigner
Semé cette année en dérobée derrière un ray-gras, la parcelle du Gaec Marsolat a été désherbée sur plantules jeunes à l’aide d’un Basamaïs (bentazone 480 g/L), homologué sur maïs, sorgho, et légumineuses fourragère. Le désherbage est une étape importante qui peut être pour certains le facteur limitant. « Il faut à tout prix semer sur une parcelle déjà propre ». Mal désherbé, le soja ne parvient pas à prendre le dessus, et végétera à l’ombre du maïs. Cette année, le maya s’est en tout cas bien implanté, malgré un semis tardif (fin mai), un précédent défavorable, et une météo particulièrement éprouvante. La pratique du non-labour depuis 15 ans y est sans doute pour quelque chose.

Remplace 1 kg d’aliment acheté
Producteur de lait en Grand-Cru, Jean-Pierre Marsolat ne destine pas le maya à son troupeau laitier. Il le réserve pour son atelier de vaches allaitantes. Des analyses effectuées les années précédentes lui ont permis de mesurer que la ration de maya distribuée à un taureau de 600 kg lui économise l’achat d’1 kg de complément azoté. Un gain loin d’être négligeable vu le cours du tourteau de soja, côté à ce jour à environ 400 € rendu Ottmarsheim, soit 25 % de plus qu’au 1er juin. C’est donc une carte à jouer, à condition bien sûr de ne pas perdre le gain attendu dans l’achat de la semence. Comme la consommation est destinée à l’atelier d’engraissement, l’utilisation de semence de soja fermière pendant quelques années au moins, ne posera aucun problème. « À part pour l’atelier lait, conclue l’éleveur, nous n’achetons pas d’aliment. » Ce qui ne l’empêche pas de livrer des carcasses jusqu’à 540 kg.

LD

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.