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Production Laitière / Export, transformation à la ferme ou bio, les stratégies sont multiples pour faire face à la fin des quotas et à l’assurance d’une plus grande volatilité des cours, selon une étude Coface. Présentée le 26 mai, cette dernière est également une « photo » de la filière laitière en phase de transition.

Développement à l’export, sur le marché national et/ou local, tels sont les trois marchés que pourraient viser les éleveurs laitiers pour assurer la pérennité de leur développement à la suite de la fin des quotas, selon une étude du groupe Coface, leader dans l’assurance crédit. Cette étude, rendue publique le 26 mai, fait un « état des lieux » de la production laitière en France au moment de la transition vers le sans-quota, selon Guillaume Rippe-Lascout, économiste chez Coface. Elle n’est volontairement pas rentrée dans les problématiques des relations amont-aval au sein de la filière tout comme celles concernant la gestion de la volatilité. Une volatilité qui ne fera que croître à l’avenir. « L’International Farm Comparison Network mentionne que le secteur laitier est l’un des plus volatils au monde », rappelle l’étude. Celle-ci réaffirme également la fragilité de certaines exploitations françaises face à la volatilité des cours : « La levée des quotas est un facteur de risque supplémentaire pour les acteurs les plus fragiles. […] Peu à peu, le modèle économique des exploitations évolue vers une intensification et une spécialisation des productions, au détriment de la polyculture élevage. Cette évolution se traduit aussi par une réorganisation géographique au profit des régions du Nord-Ouest ». Elle indique que « les producteurs de moyenne montagne (hors Franche-Comté et Savoie) pourraient particulièrement souffrir de la fin des quotas ». Pour autant comme le précise Guillaume Rippe-Lascout, « savoir-faire, image et rigueur sanitaire » sont les atouts de la production française sur lesquels les acteurs de la filière doivent pouvoir s’appuyer, notamment à l’export. Conquérir de nouveaux marchés à l’étranger reste l’une des stratégies de développement phares. Il reconnaît cependant la difficulté d’exporter pour les coopératives.

Bio et transformation à la ferme pour lutter contre la volatilité

Reste donc deux autres stratégies : le marché intérieur et les filières locales (bio, transformation à la ferme…). « À l’image des éleveurs charentais qui se lancent dans la transformation industrielle de leur lait […], l’intégration verticale pourrait être une stratégie efficace pour le maintien des marges chez les producteurs. Cela permettrait également d’amortir les effets de la volatilité. » Et effectivement, toujours selon l’étude, « en remontant la chaîne de valeur à travers la transformation du lait en produits finis, les éleveurs désensibilisent les revenus de leurs exploitations aux variations de prix puisque les prix en sortie d’usine et finaux sont nettement moins volatils que ceux à la production ». Dans un contexte de baisse des cours du lait en France, Guillaume Rippe-Lascout, note également que « les éleveurs français ne semblent pas prêts à affronter une nouvelle baisse des prix, même s’ils n’ont pas attendu les trois derniers mois pour faire face à la fin des quotas ». Une restructuration du secteur semble inévitable.

(ED)

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